Sport Passion   -  Comparatifs, tests, avis, conseils et entraînement du sportif

Montée du Ventoux : 10 questions-réponses pour la préparer et la réussir (entretien avec Philippe Baudoin)

Reproduction interdite - Copyright © Sport Passion
Montée du Ventoux à vélo : ce qu'il faut savoir

L'ascension racontée par un passionné et ses conseils pour la réussir

Sommet de légende, réputé pour la difficulté de ses pentes, le Mont Ventoux est l'une des ascensions les plus difficiles de France. Pas étonnant qu'il soit régulièrement inclus au programme du Tour ! Philippe Baudoin, fondateur du site Sport Passion et passionné de vélo, l'a grimpé de nombreuses fois. Dans cette interview, il nous explique pourquoi il est devenu un amoureux de ce sommet, alors qu'il pensait ne plus jamais y retourner. Il partage avec nous son expérience et nous livre ses conseils pour réussir son ascension.

Philippe, tu es un passionné de sport, tout particulièrement de cyclisme, et tu es un adepte des cols difficiles, notamment les cols alpins du Tour de France. Tu as grimpé le Mont Ventoux de nombreuses fois, surtout depuis Bédoin, le côté le plus difficile. C'est une ascension que tu aimes beaucoup.

Nous aimerions d'abord savoir pourquoi cette ascension te plaît tant et que tu nous partages tes sensations, ce qui t'a marqué le plus et ce que tu as le moins aimé. Nous souhaiterions aussi avoir tes recommandations pour réussir son ascension. Quels conseils tu donnerais à un débutant ou une personne qui le grimpe pour la première fois. Quel matériel tu utilises. Comment tu t'alimentes. Comment tu te prépares avant, etc.

Philippe, dis-nous tout d'abord pourquoi l'ascension du Mont-Ventoux te plaît tant ?

Philippe Baudoin - Ascension du Mont Ventoux
Entretien "au sommet" avec Philippe Baudoin, un passionné de vélo et du Mont Ventoux

Quand j'ai gravi le Ventoux pour la première fois, c'était uniquement pour dire que je l'ai fait une fois dans ma vie. C'est un col réputé pour sa difficulté mais surtout un col mythique ! S'il y a bien une ascension à faire quand on fait du vélo de route, c'est le Ventoux ! Donc je me suis préparé des mois à l'avance et je l'ai grimpé !

Pour tout dire, je n'ai pas beaucoup aimé ma première ascension. Une bonne partie se déroule en forêt, on ne voit rien. Ensuite le paysage devient désertique et jaunâtre, on a l'impression d'être sur une autre planète. Le site ne m'a pas plu du tout. Alors que je m'approchais du sommet, je me suis dit : c'est sûr, c'est la première et la dernière fois que je viens ici à vélo !

Mais une fois de retour chez moi, j'ai commencé à avoir plein d'images et de souvenirs dans la tête : les beaux paysages autour du Ventoux, la difficulté rencontrée sur les pentes du Géant, la montée interminable, de bonnes sensations dans les jambes malgré tout, le cortège de cyclistes, la souffrance sur les visages, le sommet qui apparaît comme par magie dans un tournant à la sortie de la forêt, la délivrance au sommet, la joie et l'ambiance générale là-haut, la rencontre avec les cyclistes. Tout cela mêlés aux images du Tour. Quelques jours après mon ascension, je n'avais qu'une envie : y retourner ! Et j'y suis retourné plusieurs fois par an.

Montée du Ventoux à vélo
Les derniers lacets avant l'arrivée au sommet // Photo : Sport Passion

De quel côté conseilles-tu de faire l'ascension ?

Bédoin
Bédoin, au pied du Ventoux (cliquez pour agrandir) // Photo : Sport Passion

Bédoin, sans hésiter. Mais il faut être bien préparé car il n'y a aucun répit. On voit d'ailleurs quelques cyclistes assis dans le talus sur le bord de la route dès le premier kilomètre difficile, juste après Saint-Estève. C'est le versant le plus dur, le plus fréquenté aussi et, pour moi, le plus beau et le plus impressionnant. C'est de ce côté que tu vois le mieux l'antenne du sommet. Le passage à la stèle de Tom Simpson fait aussi impression. Ca commence par 6 kilomètres faciles jusqu'au tournant de Saint-Estève suivis de 9,5 kilomètres terribles jusqu'au chalet Reynard avec une pente moyenne de 9,5% et des passages à plus de 11%. On termine avec 6 kilomètres un peu moins raides mais exposés au vent et au soleil ! Lire le descriptif complet de l'ascension depuis Bédoin avec des photos.

Col de la Madeleine au Ventoux
Le col de la madeleine situé sur la route rejoignant Malaucène à Bédoin // Photo : Sport Passion

Je conseille, en second choix, la montée depuis Malaucène, pour varier les plaisirs (sourire), dure elle aussi, mais moins impressionnante à mon goût. Elle offre des passages encore plus raides que depuis Bédoin mais aussi quelques sections plus faciles où l'on peut récupérer un peu. Descriptif de l'ascension depuis Malaucène.

Il y a aussi l'ascension depuis Sault, beaucoup plus facile que les 2 autres. Le plus dur dans cette ascension est de grimper les 6 derniers kilomètres qui relient le chalet Reynard au sommet (tronçon commun avec l'ascension depuis Bédoin). Descriptif de l'ascension depuis Sault.

Une fois au sommet, je conseille de faire la boucle : descente par Malaucène si on vient de Bédoin, puis retour à Bédoin par une petite route qui contourne le Mont Serein. Elle traverse les vignes et les oliviers et passe par le col de la Madeleine, un petit col sympa qui n'a bien sûr rien à voir avec le col mythique de la vallée de la Maurienne !

Cyclistes grimpant le Ventoux
Cyclistes sur la route du Ventoux // Photo : Sport Passion

Qu'est-ce qui t'a le plus marqué dans l'ascension depuis Bédoin ?

Beaucoup de choses, ce serait trop long à raconter, alors je vais essayer d'être bref.

Il y a la difficulté de la pente. C'est une ascension terrible, sans répit. Un vrai challenge et ça, j'aime bien. Ceux qui ne connaissent pas le Ventoux pensent que le plus dur est la partie supérieure, les 6 derniers kilomètres, les plus connus à la télé avec le Tour de France. C'est pourtant la partie "facile" de l'ascension, sauf en cas de vent de face (attention aussi au soleil qui frappe !). Le plus dur, c'est avant le chalet Reynard !

Mais la première chose qui me marque dans cette ascension, c'est le tournant de Saint-Estève, juste après les dernières maisons. La montée est assez tranquille jusque-là avec une route superbe qui évolue à travers les vignes, les oliviers et les coquelicots et, au fond, le Ventoux qui se dresse et semble te défier. Ca fait impression. Donc au début, ça fait une balade sympa. On se dit, jusque-là, le Ventoux, c'est facile ! (sourire)

Ventoux début ascension
La montée débute par 6 km faciles à travers les vignes. Le Mont Chauve est bien visible depuis la route. // Photo : Sport Passion

Vient alors le fameux tournant, une épingle à 180°. Quand j'ai monté le Ventoux la première fois, je savais, grâce à ma préparation, que la pente allait augmenter fortement (N.D.L.R : 10-11% environ sur 4 kilomètres), mais sur le terrain, je ne m'attendais pas à ça : un vrai mur ! Il ne faut pas perdre une seconde pour ajuster le braquet : tu mets tout à gauche sans réfléchir ! Ensuite, tu attends que ça passe ! Parce qu'il n'y a aucun moment de répit. La pente reste très forte sur 4 kilomètres.

Il faut parfois se mettre en danseuse pour ne pas tomber si l'on n'a pas prévu un braquet adapté. On voit d'ailleurs souvent des cyclistes arrêtés sur le côté alors qu'on est au tout début des difficultés. On se dit qu'il faut tenir bon, ne pas mettre pied à terre, sinon c'est foutu pour relancer la machine dans la pente. Heureusement, elle rebaisse un peu ensuite mais reste quand même très forte jusqu'au chalet Reynard...

Depuis cette première ascension, chaque fois que je grimpe le Ventoux, j'ai le trac en arrivant au tournant de Saint-Estève !

Tournant de Saint-Estève
Le tournant de Saint-Estève, à 6 km du départ, marque le début des difficultés avec une pente qui passe à plus de 10% sur 4 kilomètres // Photo : Sport Passion
Le chalet Reynard
Au chalet Reynard, situé à 6 km du sommet, se termine la partie la plus difficile de l'ascension. // Photo : Sport Passion

J'ai été aussi marqué par l'arrivée au chalet Reynard. On sort de la forêt pour arriver dans un paysage lunaire, avec quelques rares tâches de verdure et de la lauze partout. D'où cet autre nom du sommet, le Mont Chauve.

Ca fait bizarre. Il y a la plaine tout en bas et, en haut, l'antenne qui apparaît juste après un tournant. La première fois, j'ai trouvé ça assez "bof" mais les fois suivantes, j'ai adoré. Ca me donne chaque fois des frissons. Ensuite, le sommet semble proche mais à chaque tournant, on a l'impression qu'il est toujours aussi loin... Cette dernière section n'en finit jamais...

Col des tempêtes
Les derniers kilomètres, exposés au soleil et au vent, n'en finissent jamais // Photo : Sport Passion
Paysage désertique Ventoux
Le paysage au sommet est désertique avec quelques tâches de verdure perdues parmi les pierres de lauze // Photo : Sport Passion

Est-ce que tu as l'occasion d'échanger avec d'autres cyclistes ?

Oui et j'aime ça, même si, en général, j'aime rouler seul. Mais dans le Ventoux, tu n'es jamais seul. D'abord, il y a énormément de monde. Des Français bien sûr mais aussi beaucoup d'étrangers, surtout des Belges et des Hollandais. C'est impressionnant de voir le nombre de cyclistes qui grimpent le Ventoux ! Ils sont plus nombreux que les voitures. Une véritable chaîne. Je n'avais jamais vu autant de monde dans une ascension sauf à l'Alpe d'Huez (NDLR : lire le descriptif illustré de l'ascension de l'Alpe d'Huez à vélo par Philippe).

Ensuite, le profil des cyclistes est très varié avec des gens de tout âge, de très jeûne à beaucoup moins jeûne, montant en vélo ou à VTT. J'ai croisé une fois un couple tirant leur bébé dans une cariole, une autre fois un homme handicapé des jambes montant à la force des bras. Il y aussi le conjoint, les parents, la famille ou les amis qui accompagnent et qui suivent, en voiture, pour prendre des photos, distribuer une collation, encourager. Il y a une bonne ambiance.

Cyclistes et ambiance au Ventoux
Au sommet, de nombreux cyclistes se retrouvent, la joie sur le visage. // Photo : Sport Passion

Et puis, dans l'ascension du Ventoux, les cyclistes sont rois ! Je me souviens, lors d'une ascension, une voiture avait klaxonné pour qu'un groupe se serre à droite. Un cycliste du groupe a alors lancé "oh, on est chez nous ici !". Ca m'avait marqué. J'y repense chaque fois que je monte le Ventoux en voiture ! Quoi qu'il en soit, j'essaye de gêner le moins possible les cyclistes. Je sais ce qu'ils endurent.

Enfin, il y a comme une complicité entre cyclistes, un lien fort qui nous unit et aussi un respect mutuel. On double, on se fait doubler. Les regards se croient parfois. On se salue ou non, ou on échange un sourire, un signe de la main. Ou alors on ne dit rien parce que la souffrance est telle par moments qu'on ne peut faire qu'une seule chose, rester concentré. Parfois, le silence s'impose pour ne pas déstabiliser celui qu'on double quand on voit la souffrance sur son visage.

Et puis, au sommet, c'est un grand moment où l'on peut échanger. Parfois, un simple regard en dit long. On se prend en photo, on échange sur le matériel, on s'étonne que l'un ait pu grimper avec un tel braquet. Une fois, je discutais avec un cycliste de 65 ans. Un jeune qui avait fait l'ascension avec un groupe était venu nous voir. Etonné de voir un triple-plateau sur nos vélos, il a demandé "Vous ne moulinez pas avec ça ?". L'homme lui a juste rétorqué "Non. J'ai 65 ans, et toi ?". Le jeûne l'a regardé en souriant et a répondu "20 ans"...

Arrivée au sommet du Ventoux
L'arrivée au sommet est une délivrance // Photo : Sport Passion

Quels sont les moments ou passages les plus forts pour toi dans cette ascension ?

D'abord, le tournant de Saint-Estève avec la pente qui change et devient terrible. J'ai toujours le trac quand j'y arrive ! Il y a aussi, comme je te disais tout à l'heure, un court passage où l'on sort de la forêt : juste avant d'y rentrer à nouveau, le sommet apparaît furtivement. C'est magique !

Plus haut, il y a l'arrivée au chalet Reynard avec un tronçon plat qui permet de souffler un peu : une vraie délivrance pour moi ! Même si la suite reste difficile, on sait que le plus dur est fait !

Ensuite, peu après le chalet, tu as le sommet avec l'antenne qui apparaît : un grand moment ! Sur la fin, j'aime bien le passage devant la stèle de Tom Simpson : émouvant et on sait que le sommet n'est plus qu'à 2 coups de pédale !

Et bien sûr, il y a le dernier tournant avec l'arrivée au sommet. C'est un moment fort. On sait qu'on a réussi, on l'a fait ! Ca me donne chaque fois la chair de poule.

Perrache et vue sur le sommet
L'apparition du sommet à Perrache, peu avant le chalet Reynard, est un grand moment // Photo : Sport Passion
Stèle de Tom Simpson
Stèle Tom Simpson, décédé dans l'ascension lors du Tour 1967. // Photo : Sport Passion

J'aime bien savourer ce moment à l'arrivée, l'ambiance, la foule de cyclistes, la joie sur les visages, les rencontres, les échanges. J'aime bien aussi aller voir la borne kilométrique où l'on se fait prendre en photo et traîner dans le petit magasin de souvenirs où l'on peut acheter un mug ou autre bibelot pour pérenniser l'événement...

Arrivée au sommet du mont Serein
L'arrivée au sommet côté Malaucène // Photo : Sport Passion

Ton meilleur souvenir de l'ascension ?

C'est mon arrivée au sommet lors de ma toute première ascension. Même si je pensais ne plus jamais refaire le Ventoux, j'ai éprouvé une grande satisfaction et une joie indescriptible d'avoir réussi à grimper ce sommet mythique et, en plus, sans mettre pied à terre. J'ai beaucoup aimé aussi, je me répète, l'ambiance là-haut et le contact avec d'autres cyclistes. J'ai aussi adoré le retour par Malaucène et la route qui serpente à travers les vignes et la forêt : il y a le soleil, les cigales qui chantent (en été), les beaux paysages et les bonnes odeurs. Après la difficulté de l'ascension, on a l'impression d'être en vacances !

Ton pire souvenir ?

C'était un jour de vent fort. Je n'avais pas vérifié la météo en détails (grosse erreur !). Le vent soufflait assez fort en bas, mais ça allait. C'est surtout après le chalet Reynard que les choses se sont corsées. J'avais du mal à avancer mais surtout, les rafales me déstabilisaient. J'ai pu tenir jusqu'au col des tempêtes, qui porte vraiment bien son nom ! Mais arrivé au niveau du col, on passe dans un couloir venteux. Le vent était tellement fort que j'ai dû mettre pied à terre.

Au sommet, je me suis protégé quelques instants derrière une murette, côté Nord, d'où venait le vent. Quand j'ai voulu repartir, marchant à côté de mon vélo, une rafale m'a projeté quelques mètres plus loin au milieu de la route alors qu'une voiture arrivait ! Mon vélo s'est carrément mis à l'horizontale !

J'ai dû redescendre à pied sur 1 kilomètre, comme d'autres cyclistes. Ma chaîne était couverte de sable, comme si je l'avais enterrée. De retour chez moi, j'ai dû la démonter pour la laver. J'ai été tellement surpris par cette violence du vent que j'ai vérifié les news le lendemain pour savoir s'il n'y avait pas eu d'accidents de cyclistes ! J'ai eu la frayeur de ma vie.

Vue du Ventoux depuis Reynard
Photo : Sport Passion

Comment prépares-tu l'ascension du Ventoux ?

Je fais un entraînement classique après l'hiver avec un volume élevé de foncier sur du plat au début et un entraînement spécifique ensuite avec une montée progressive en intensité, du fractionné, du travail de force, des sprints, du travail de vélocité. J'utilise l'home-trainer en complément.

Antenne du Mont Ventoux
La dernière partie de l'ascension (6 km) se fait à découvert par une route qui serpente à travers les lauzes dans un paysage lunaire. // Photo : Sport Passion

Quand je suis suffisamment préparé, je me teste en montant la Bonette depuis Saint-Etienne de Tinée (N.D.L.R. : voir le descriptif de l'ascension de la Bonette à vélo par Philippe). C'est un col assez difficile du fait de sa longueur (26 km) et de la raréfaction de l'oxygène (sommet à 2800 mètres, route la plus élevée d'Europe). Je sais que si tout va bien dans la Bonette, ça passera au Ventoux !

Ensuite, je soigne mon alimentation, surtout les jours précédents l'ascension. J'évite l'alcool, les mauvais glucides genre pizza ou pâtes blanches, le fromage, la viande rouge (acidifiant), les mauvais gras ! Je privilégie les viandes maigres, le poisson, les légumes, les fruits, les glucides d'index glycémique bas.

Je veille à avoir une bonne nuit de sommeil et j'évite d'accumuler de la fatigue les jours précédents.

J'étudie le parcours et le profil de pente à l'avance pour connaître les passages difficiles (bon, à force, on connaît tout ça par coeur !). Je colle le profil sur mon vélo avec mes meilleurs temps à chaque kilomètre pour avoir une référence pendant l'ascension. La veille, je refais l'ascension dans ma tête, en visualisant les passages difficiles pour vivre la montée comme si j'y étais.

Le jour J, je prends un petit déjeuner sportif bien à l'avance, 3 h avant d'enfourcher le vélo. Sur place, je m'échauffe en faisant quelques kilomètres à plat autour de Bédoin.

Pour l'ascension, je mange du solide en bas (pâtes de fruits et barres de céréales, fruits secs) tant que l'estomac le supporte, et du gel plus haut. Je m'hydrate avant, pendant et après. Pour l'ascension, je me prépare ma propre boisson isotonique que je supporte mieux que celles du commerce (N.D.L.R. : voir la recette maison de boisson isotonique de Philippe) et que je bois régulièrement tout au long de l'ascension. Après la sortie, j'engouffre des glucides pendant les 2 heures qui suivent pour refaire le plein de glycogène et pouvoir ressortir le lendemain (je fais souvent le Ventoux 2 jours de suite).

Pour les personnes que ça intéresse, j'ai écrit un article "Comment préparer l'ascension d'un col difficile à vélo" qui décrit tout cela brièvement et donne quelques liens pratiques. J'ai aussi écrit et publié le Petit Guide Pratique du Sportif Amateur, un petit livret de conseils pratiques qui intéressera les débutants.

Sommet du Mont Chauve
Photo : Sport Passion

Quel matériel conseilles-tu ? Et quel braquet ?

D'abord, si possible, un bon vélo que l'on connaît et pas un vélo qu'on vient d'acheter deux jours avant ou qu'on loue ! Pour le braquet, ça dépend du niveau. Personnellement, je monte le Ventoux en 1h50 et un 30/25 (N.D.L.R. : 30 dents à l'avant, 25 à l'arrière) me suffit. Je recommande un 39/30 si l'on est un cycliste confirmé, sinon un 36/30 pour un niveau moyen.

Il faut prévoir un coupe-vent pour le sommet (il y fait parfois très froid) et la descente.

Un compteur de vélo est un minimum à avoir, même un modèle d'entrée de gamme (N.D.L.R. : voir notre comparatifs de compteurs-GPS de vélo). Si l'on pratique d'autres sports (course à pied par exemple), une montre cardio-GPS multisport à fixer sur un support vélo pourra faire l'affaire. La plupart peuvent être utilisées pour le cyclisme (voir comment la choisir et un comparatif de montres GPS).

Je conseille vivement de coller un profil de pente sur le vélo pour savoir à quoi s'en tenir et doser ses efforts en conséquence. L'idéal, si on a les moyens, est encore d'utiliser un compteur de vélo affichant le profil. Personnellement, je recommande la série Edge de Garmin qui affiche le profil de pente avec les pourcentages, la distance restante au sommet, le dénivelé restant à parcourir, des couleurs indiquant la difficulté à chaque endroit. Concernant les montres, j'aime bien la Garmin Forerunner 965, avec cartographie, qui affiche le profil de pente (fonction ClimbPro).

Vélo et borne du sommet Ventoux
Pour grimper le Ventoux, il vous faut un vélo bien équipé avec un braquet de 39/30 si vous êtes un sportif confirmé ou 36/30 pour un cycliste moyen // Photo : Sport Passion

Quel conseils donnerais-tu à un débutant ou une personne qui grimpe le Ventoux pour la première fois ?

Je lui conseillerais de bien se préparer, pas juste en roulant beaucoup mais en faisant un entraînement spécifique (lire plus haut), et de se tester dans d'autres cols avant de faire le Ventoux.

Il faut aussi un vélo adapté, notamment bien équipé (voir plus haut) : mieux vaut prévoir large au cas où.

Si l'on débute ou que l'on monte le Ventoux pour la première fois, je déconseille de faire une sortie difficile la veille ! Il faut bien vérifier aussi la météo avant, incluant le vent ! Je conseille aussi de se faire accompagner, par exemple par le conjoint qui suit en voiture, au cas où il y a un souci (fatigue, souci mécanique ou autre).

Tout cela en plus de la préparation que je décris plus haut bien sûr.

 

Eh bien, merci Philippe pour ton partage d'expérience. Ca donne vraiment envie d'aller tenter l'expérience ! Merci aussi pour tes conseils précieux qui, j'en suis sûr, vont aider beaucoup de cyclistes débutants, voire convaincre des personnes qui, jusque-là, n'avaient jamais osé se lancer dans l'aventure.

 
Reproduction interdite - Copyright © Sport Passion
Soyez averti de nos dernières publications et tests !
Suivez-nous sur :      
Ou recevez la newsletter hebdomadaire gratuite :

Ces articles peuvent aussi vous intéresser

Crédit photos : Adobe Stock. Cet article contient des liens commerciaux.