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Obésité : tout ce qu'il faut savoir

par Gaëlle Petit © (reproduction interdite)
balance indiquant 105 kg

Les causes, les conséquences et les traitements envisageables

Lourd fléau de nos sociétés, l'obésité touche aujourd'hui toutes les populations, quelles que soient les catégories sociales et impacte les différents domaines de la vie de personnes bien souvent en souffrance. Ses risques sur la santé ne sont pas négligeables. Qu'est-ce que l'obésité ? Quelles sont ses causes et ses conséquences ? Comment la traiter ?

Qu'est-ce que l'obésité ?

L'obésité a été définie par l'Organisme Mondiale de la Santé (OMS) comme une « accumulation de tissu adipeux ayant des conséquences néfastes pour la santé ».

L'OMS révèle également quelques chiffres éloquents concernant l'obésité dans le monde :

  • Le nombre de personnes obèses a doublé depuis 1980
  • En 2014, 600 millions d'adultes étaient obèses
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Aucun pays n'est épargné. En effet, cette pathologie touche autant les pays industrialisés que les pays en voie de développement. Aujourd'hui, dans la majorité des états du monde, le surpoids et l'obésité font d'avantage de morts que l'insuffisance pondérale. Cette évolution lui a d'abord donné le titre d'épidémie, actuellement, nous parlons même de pandémie.

La France n'est pas à l'écart de ces constats. L'étude ObEpi-Roche1 a été menée sur la population française afin de connaître l'évolution de cette pathologie sur la population.

Voici un résumé des résultats de l'enquête ObEpi1 réalisée en 2012 en France :

  • En 2012, 32,3% des Français âgés de 18 ans et plus sont en surpoids et 15% présentent une obésité au regard de leur IMC.
  • En 15 ans, le poids moyen de la population française a augmenté de 3,6 kg alors que la taille moyenne, elle, a augmenté de seulement 0,7 cm.
  • L'IMC moyen passe de 24,3 kg/m2 en 1997 à 25,4 kg/m2 en 2012.
  • La prévalence de l'obésité (nombre de personnes obèses à un instant T) reste plus élevée chez les femmes que chez les hommes.
  • La prévalence de l'obésité reste inversement proportionnelle à la taille de l'agglomération.
graphique nombre obèses 1997
Nombre d'obèses en France en 1997 (Enquête obEpi)
graphique nombre obèses 2012
Nombre d'obèses en France en 2012 (Enquête obEpi)

Le nombre de personnes obèses entre 1997 et 2012 a augmenté de 3 356 215 individus, ce qui représente une augmentation relative de 76%.

Nous pouvons cependant constater qu'entre 2009 et 2012, la prévalence de l'obésité a plutôt eu tendance à décélérer.

La catégorie socioprofessionnelle reste également un facteur de prévalence de l'obésité, comme le montre le graphe ci-dessous.

graphique répartition par catégorie socioprofessionnelle
Répartition de la population adulte obèse par catégorie socioprofessionnelle depuis 1997
(source : www.roche.fr)

Le niveau d'instruction, le revenu des foyers, ainsi que la taille de l'agglomération de résidence sont également des facteurs intervenants sur la prévalence de l'obésité.

Sources : (1) L'étude ObEpi-Roche a analysé (en collaboration avec l'INSERM et l'hôpital de la pitié Salpêtrière de Paris), tous les 3 ans sur une période de 15 ans (1997-2012) la prévalence du surpoids et de l'obésité sur les personnes de 18 ans et plus en France. En 2012, l'enquête a été réalisée sur 25 714 individus de plus de 18 ans. Les résultats des enquêtes ObEpi de 1997 à 2012 sont consultables en ligne sur le site de Roche : ObEpi-Roche 2012 : enquête nationale sur l'obésité et le surpoids.

Comment mesure-t-on l'obésité ?

L'Indice de Masse Corporelle (IMC)

L'IMC est un des facteurs de diagnostic de l'obésité mais ça n'est pas le seul. L'IMC se calcule par la formule :

IMC = poids (kg) / taille2 (m)
Echelle IMC (Indice de Masse Corporelle)
IMC (kg/m2)Classification selon l'OMS
< 18,5Insuffisance pondérale
18,5 à 24,9Corpulence normale
25 à 29,9Surpoids
30 à 34,9Obésité modérée ou de classe I
35 à 39,9Obésité sévère ou de classe II
> 40Obésité morbide ou de classe III
Tableau 1 - Classification IMC selon l'OMS (Source : OMS)

L'inconvénient de l'IMC est qu'il ne prend pas en compte tous les facteurs comme la masse musculaire (non valable pour les sportifs), ou la rétention hydrosodée.

dessin forme gynoïde et androïde

Le tour de taille

Le tour de taille permet également d'évaluer l'obésité.

Le tour de taille permet de définir si l'obésité est plutôt gynoïde, androïde ou mixte.

L'excès de tissu adipeux péri-viscéral (collé aux organes vitaux), appelé obésité abdominale, doit être attentivement suivi. En effet, il est souvent lié à une résistance à l'insuline (diabète de type 2) et engendre un risque accru de pathologies métabolique et/ou cardiovasculaire.

Quelles peuvent-être les causes de l'obésité ?

L'obésité est une pathologie complexe dont les facteurs sont nombreux.

Le facteur déclenchant résulte dans un déséquilibre de la balance énergétique : les apports sont excessifs par rapport à la dépense engagée. C'est un mécanisme effectif pendant la période de développement de l'obésité. S'en suit une phase de stabilisation au cours de laquelle le poids cesse d'augmenter, puis éventuellement une phase de régression mais cette dernière est rarement spontanée.

Les causes à l'origine de ce déséquilibre peuvent être multiples :

Quid des régimes draconiens ?
Pomme croquée entourée d'un mètre de couturière

Notre corps, sans pathologie ou traitement particulier, est « programmé » pour avoir un poids fixe. Une sorte de « thermostat » est là pour équilibrer la balance énergétique : le sentiment de satiété indique que l'apport est suffisant au regard des dépenses de l'organisme et la faim permet de prévenir les hypoglycémies et les carences. Si ces conditions sont respectées, le poids est stable et les besoins sont couverts pour faire fonctionner correctement notre superbe machine qu'est le corps humain !

Notez que les régimes récurrents avec d'importantes pertes de poids rapides suivies de reprises tout aussi rapides entraînent une perte de repère du « thermostat ». Le corps n'arrive plus à gérer les apports et à stabiliser le poids.

L'alimentaton et le mode de vie

Socialement, les habitudes alimentaires ont beaucoup changé ces dernières années du fait d'une plus grande disponibilité des aliments ainsi qu'une modification de leur composition responsable de l'augmentation de la densité énergétique des produits proposés par l'industrie agro-alimentaire (plus riches en matières grasses et en sucres simples).

Parallèlement à cela, les habitudes de vie ont également évolué de par, notamment, le développement des moyens de transport et des loisirs modernes, favorisant une diminution de l'activité physique et une augmentation de la sédentarité. De plus, les générations actuelles ont perdu beaucoup de connaissances sur les aliments et l'équilibre nutritionnelle.

Le stress

Les modes de vie impliquant un stress important favorisent également la prise de poids. Le processus physiologique responsable de ce phénomène n'est pas encore bien expliqué.

Ces causes sociétales expliquent le déséquilibre énergétique, cependant, il ne justifie pas l'inégalité existante entre les individus face à la prise de poids.

L'hérédité

L'hérédité se révèle être un facteur important. 70% des personnes obèses ont au moins un de leur parent atteint d'obésité, ce qui révèle une prédisposition familiale importante. De plus, les différences de poids entre vrais jumeaux sont très faibles au cours de leur vie, quelques soient leurs différences alimentaires et de conditions de vie.

Certaines études ont mis en avant la présence de gênes communs chez les personnes atteintes par cette pathologie. Ces derniers interviennent à différents niveaux, comme par exemple sur la gestion du seuil de stockage des nutriments. Il existe donc une prédisposition génétique rendant certains individus plus sensibles à un déséquilibre du bilan nutritionnel.

Les facteurs biologiques

Certains facteurs biologiques sont également à prendre en compte, comme les modifications hormonales (grossesse, ménopause, ...), certains troubles endocriniens (hypothyroïdie, ...) ou la prise de certains traitements médicaux (hormonaux notamment).

Récemment, la recherche s'oriente vers une implication du microbiote intestinal dans certains mécanismes responsables du développement de l'obésité. Des pratiques thérapeutiques sont également à l'étude.

La cause psychologique

Enfin, dernier facteur, et pas des moindres, la santé psychologique du patient joue un rôle important dans le processus de prise de poids. L'hyperphagie, la boulimie ou d'autres troubles du comportement alimentaire sont mis en cause. En effet, bien que peu pris en compte aujourd'hui dans les traitements de l'obésité, les troubles psychologiques sont non négligeables. Par exemple, des études prouvent la corrélation entre obésité morbide et attouchements sexuels au cours de l'enfance.

De multiples causes sont à l'origine du déséquilibre pondéral mais le facteur déclenchant reste commun.

Quelles sont les complications éventuelles de l'obésité ?

L'obésité est définie comme ayant un effet délétère sur la santé. Comme dit précédemment, la répartition du tissu adipeux (viscéral ou non) est important dans le risque d'apparition de comorbidités. Les graisses viscérales entraînent plus de conséquences néfastes sur la santé.

Les risques cardiovasculaires

Les complications cardiovasculaires sont les plus connues : hypertension artérielle, accident vasculaire cérébral (AVC), infarctus du myocarde, etc., sont autant de pathologies susceptibles d'apparaître du fait de la présence excessive de graisses viscérales.

Le trouble du sommeil

Le syndrome d'apnée obstructive du sommeil (SAOS) est fréquemment observé chez les patients obèses. Il s'agit d'obstructions répétitives, complètes ou partielles des voies aériennes supérieures au cours du sommeil.

Le diabète de type 2

Bon nombre d'individus obèses souffrent de diabète-non-insulinodépendant ou diabète de type 2, parfois de manière précoce. Les cellules des tissus périphériques perdent leur sensibilité à l'insuline. Cette dernière ne permet plus l'entrée du glucose et son utilisation par la cellule ce qui provoque des hyperglycémies chroniques, qui à long terme et sans traitement sont responsables de complications graves.

L'arthrose

Du fait de la surcharge pondérale, le risque d'atteinte des os et des articulations est également fréquent. La résistance prolongée des cartilages entraînent progressivement de l'arthrose surtout au niveau des membres inférieurs.

La démasculanisation

Les adipocytes, cellules constituant le tissu adipeux, sont le siège d'une activité endocrine importante. Il est parfois observé chez les sujets obèses une modification de l'activité hormonale induisant une démasculinisation de certains hommes.

Les mycoses

De manière plus externe, les plis cutanés sont parfois atteints par des mycoses du fait du frottement.

Les conséquences psychologiques

Enfin, les conséquences psychologiques sont souvent lourdes. L'estime de soi est mise à dure épreuve et l'image du corps est souvent bafouée.

Quels sont les traitements ?

Pour aider au mieux les personnes obèses, plusieurs traitements son envisageables :

coupe de fruits et mètre de couturière

Le suivi diététique

Dans un premier temps, le suivi diététique des patients obèses est indispensable dans le but de rééquilibrer l'alimentation. Les portions peuvent être mal adaptées, les recettes ou modes de cuisson mal maîtrisés, le sentiment de satiété plus perçu ... Les diététiciens sont la pour aider le patient et apporter des solutions adaptées au quotidien et aux habitudes afin d'avoir une alimentation équilibrée sans développer de frustrations.

L'activité physique

femme sportive soulevant haltère

Cependant, un suivi diététique n'est pas suffisant. Il devra être accompagné d'une reprise progressive de l'activité physique qui va apporter un bon nombre de bénéfices. D'une part, l'amélioration de la condition physique va engendrer un remplacement progressif de la masse grasse par de la masse musculaire, ce qui va accroître le métabolisme de base. L'augmentation du métabolisme de base doublée de l'augmentation de la dépense énergétique participera au rééquilibrage de la balance énergétique. Des études récentes démontrent que la pratique sportive dans le cadre de l'obésité entraîne une diminution des complications, notamment cardiovasculaires.

Les traitements médicaux

Certains traitements médicaux (« coupe-faim ») peuvent être prescrits dans le but de renforcer le sentiment de satiété. Ces derniers ne sont pas sans conséquence et leur prise doit être encadrée par un médecin.

La chirurgie

Enfin, en dernier recours, et uniquement dans le cas où l'obésité a un effet très délétère pour la santé physique ou psychique du patient (obésité morbide), la chirurgie bariatrique va être envisageable. Différentes techniques sont utilisées : le by-pass, anneau gastrique, gastrectomie longitudinale, ... Les actions de ces traitements sont différentes, certains réduisent le volume gastrique, d'autres diminuent la capacité d'absorption des nutriments. Les effets négatifs de la chirurgie sont nombreux. Le choix de type traitement doit vraiment être pris en compte dans sa globalité et en dernière solution.

La prise en charge psychologique

psychologue et personne en surpoids

Tous ces traitements devront être doublés d'une prise en charge psychologique. Des troubles d'ordre psychique sont souvent à l'origine d'une prise de poids démesurée.

Pour conclure, compte-tenu de l'origine très multifactorielle de cette pathologie, le patient devra être pris en charge dans sa globalité. Le « problème de fond » doit être pris en compte dans le traitement mis en place. De nombreuses études dans de différents domaines sont réalisées afin d'améliorer les conditions et l'espérance de vie des patients atteints par cette pathologie.

Gaëlle Petit
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